"Je suis la star de ma vie"
Il y a comme un décalage, un contraste entre l'univers excentrique de Samuel et le côté solennel de sa démarche créatrice. Tel le samouraï, l'une des figures majeures de son panthéon, il applique de la rigueur à son travail, de la minutie dans la gestion de son environnement. Il a besoin de s'approprier son espace au point d'en faire un sanctuaire au centre duquel il trône, imperturbable. Pourtant, il accueille chaque visiteur avec le sourire, fier de l'intérêt qu'il suscite. Il prend un réel plaisir à lui présenter son œuvre, à citer ses sources d'inspiration, à le guider à travers ce pavillon aussi structuré que foisonnant.
On comprend rapidement son attrait pour le sacré, le mythologique. Du Japon, où il s'est rendu à deux reprises, il reproduit la calligraphie, les kimonos, les temples, les bouddhas, les dragons, les samouraïs ou encore, les geïshas. D'ailleurs les femmes, il les aime sexys, provocantes, rock'n'roll dans leur posture, passionnées dans leurs baisers. Et depuis peu, c'est l'iconographie égyptienne qu'il a choisi de s'approprier, à nouveau fasciné par les lieux de culte et les personnages emblématiques.
Cet attrait évident pour l'extravagance, la culture pop et ses idoles, Samuel l'exprime aussi en version textile. Il relooke à son goût des vêtements de récupération par des interventions stylistiques brèves et surtout par le dessin de ses sujets favoris.. Ce qui ne manque pas d'attirer l'attention et l'envie de collaboration de créateurs tels que Jean Pol Lespagnard, Moolinex, ou encore Lara Lancereau Jaulin. Son rôle de trompettiste au sein du groupe « Katabanga » l'amène à vivre à fond cette « star attitude » en étant sous les lumières, face au public qu'il adore enflammer. Car Samuel aime s'exprimer, peu importe le moyen, peu importe la discipline. Son rôle d'artiste lui tient à cœur, il lui permet de revendiquer son identité. Cet engagement total en a fait l'une des figures de proue du Créahm, une personnalité singulière qui n'a pas fini de nous émerveiller.